A quoi ça sert ?
La syphilis est une maladie grave qui se transmet essentiellement par voie sexuelle. Elle se déroule en trois phases quand elle n’est pas traitée précocement. La première phase voit l’apparition d’une lésion de type érosion sur les muqueuses sexuelles, la seconde des lésions cutanées et ganglionnaires, la troisième des lésions diverses, cardiovasculaires, cérébrales et autres.
C’est également une affection que la mère peut transmettre à son foetus. L’enfant peut alors présenter, plus ou moins rapidement, des lésions graves.
La syphilis avait pratiquement disparu de nos cabinets médicaux. Elle amorce un retour du fait des troubles de l’immunité rencontrés aujourd’hui chez les porteurs du virus du sida.
Qu’est ce que l’on dose ?
Le dépistage que l’on pratique lors de la déclaration de la grossesse est bien codifié. Il comprend deux tests, le VDRL et le TPHA.
VDRL utilise un antigène de type cardiolipine qui va s’agglutiner en présence d’anticorps.
TPHA utilise des globules rouges qui ont été travaillés avec le germe de la syphilis. Mis en contact avec un sérum contenant des anticorps anti-syphilis, ils s’agrègent et tombent au fond du tube
Où est ce qu’on le dose ?
On le dose dans le sang, dont on extrait le sérum, c’est à dire qu’on retire les globules rouges. On traite ce sérum pour en retirer certaines substances qui peuvent gêner la technique, ce qui aboutit à une certaine dilution. Ce point peut vous paraître un détail technique inutile, il n’en est rien. C’est pour cela que les résultats peuvent difficilement être comparés quand ils proviennent de laboratoires différents, même lorsqu’ils utilisent les mêmes méthodes.
Est ce qu’on doit être à jeun ?
Non
Comment interpréter les résultats ?
VDRL
Le résultat est exprimé en négatif, douteux, +, ++, +++. Il est positif une quinzaine de jours après l’apparition de la première lésion. Cet examen n’est pas d’une grande spécificité. Il y a de nombreux faux positifs, lors de syndromes infectieux et en d’autres circonstances au cours desquelles le corps produit des anticorps anticardiolipine, les syndromes lupiques par exemple, ou le syndrome des anticorps anti phospholipides, responsable par ailleurs de fausses couches spontanées.
TPHA
Là aussi le résultat est « qualitatif » et non quantitatif. Il est exprimé en : négatif, de + à ++++ pour les positifs. Les croix correspondent à des dilutions successives du sérum. Lui non plus n’est pas très spécifique. C’est cette raison qui fait associer les deux techniques pour plus de sécurité.
Docteur Albert Ohayon – Updated: September 22, 2003