L’insomnie est un trouble du sommeil particulièrement fréquent chez les femmes atteignant la période de la ménopause, touchant entre 35 % et 60 % d’entre elles, contre 16 % à 42 % avant cette phase de leur vie. Ce trouble se manifeste par une réduction de la durée du sommeil, une mauvaise qualité de sommeil et un réveil précoce, impactant significativement la vie quotidienne et augmentant le risque de développer certaines maladies comme les troubles cardiovasculaires et le diabète. Les fluctuations hormonales inhérentes à cette période de la vie sont étroitement liées à l’insomnie, bien que les causes soient multiples et comprennent des facteurs comme les bouffées de chaleur, les suées nocturnes, l’anxiété, la dépression, ainsi que des influences familiales, économiques, sociales, des problèmes de santé existants et la consommation de substances.
La prise en charge de l’insomnie chez les femmes ménopausées nécessite une évaluation globale qui tient compte non seulement des symptômes de la ménopause et des troubles psychiatriques ou physiques associés, mais aussi des aspects psychosociaux, des autres troubles du sommeil comme les apnées obstructives et le syndrome des jambes sans repos. Cette évaluation complète aide à élaborer un plan de traitement personnalisé, qui peut inclure les thérapies cognitives et comportementales pour l’insomnie (TCCi), reconnues comme l’intervention de première ligne. Ces thérapies visent à corriger les fausses croyances et attitudes négatives vis-à-vis du sommeil, ayant prouvé leur efficacité pour améliorer la qualité et la durée du sommeil chez les femmes ménopausées.
En parallèle, le traitement hormonal substitutif (THM) peut être envisagé pour atténuer les symptômes de la ménopause contribuant à l’insomnie, bien que son usage doive être évalué avec prudence en raison des risques associés, comme les troubles thromboemboliques et le cancer du sein. D’autres traitements non pharmacologiques, tels que la luminothérapie, l’exercice physique, l’éducation à l’hygiène du sommeil, les techniques de restriction du sommeil, le contrôle du stimulus et la relaxation, peuvent être recommandés pour stabiliser les rythmes circadiens et améliorer l’équilibre du sommeil.
Si les TCCi et le THM s’avèrent inefficaces, une approche pharmacologique peut être envisagée, en privilégiant des antidépresseurs comme la doxépine et la trazodone pour les femmes ménopausées souffrant également de dépression, en raison de leur profil d’effets secondaires plus favorable. La mélatonine est une autre option, bien qu’elle ne soit pas officiellement recommandée par la Société européenne de recherche sur le sommeil faute de preuves suffisantes, elle a été observée pour améliorer l’insomnie et les troubles de l’humeur sans effets indésirables notables.
On En résumé, l’insomnie durant la ménopause est un problème complexe nécessitant une approche holistique et individualisée dans la prise en charge. Le succès du traitement repose sur une évaluation détaillée des causes sous-jacentes, l’application de thérapies spécifiques telles que les TCCi, et le cas échéant, un traitement hormonal substitutif, tout en explorant les options non pharmacologiques et pharmacologiques supplémentaires pour chaque cas individuel.