Je veux vous rapporter un dialogue que j’ai eu il y a quelques mois avec une inconnue. Prêtez moi votre attention.

« J’ai fait l’acquisition d’un pur sang il y a une trentaine d’années.
Je le montais plusieurs fois par semaine. J’ai concouru et remporté des trophées.
Il a été reproducteur. »
Mon interlocutrice me paraît avoir entre 55 et 60 ans. Nous sommes face à face dans un train et elle sait que je suis médecin.
Elle continue : « Il m’a, il nous a donné, à mon époux et moi, de grandes joies.
Maintenant, il a pris un peu d’âge. Il n’est plus aussi performant. Il ne concourt plus bien sûr.
Forcément, j’ai moi même aussi quelques années de plus, quelques limitations et d’autres points d’intérêt, entre autres de magnifiques petits enfants .
Mais il est là, tout prés de la maison, dans un champ et un petit refuge.
Parce qu’on me dit qu’à mon âge, le monter… ça peut être dangereux, c’est mon médecin qui le dit. Je pourrais me faire mal.
Et bien, j’ai été tentée de l’oublier, vous voyez.
C’est vrai, non ? C’est plus de mon âge.
Vous me comprenez ? »
J’esquisse une moue.
Je lui réponds au bout d’une dizaine de secondes de réflexion, alors que le train s’engouffre dans un tunnel. « N’y pensez pas ! Que surviendra t il de lui ?
Sans soins, son état se dégradera, à l’évidence »
Elle m’interrompt.
« Pensez vous qu’il ait encore besoin de visites régulières ? »

« Oui bien sûr il a besoin de ces visites. Elles seront différentes de celles qui le préparaient aux compétitions, aux performances, mais surveiller, prévenir les problèmes qui risquent de survenir à son âge, je pense que ça a tout son sens.
Si vous l’abandonnez à son sort, croyez vous que vous serez tranquille, à vivre près d’un animal malade ?
Il sera encore plus présent dans votre vie, mais dans le sens péjoratif. »
Je poursuivais « Et puis, pourquoi ne pas le monter encore ? Vous auriez de belles balades à faire.
Vous aimiez ça, monter ? Et vous aimez ça encore. N’écoutez pas ces personnes d’un temps qui n’est plus.
C’est faisable et c’est bon pour votre santé, à tous les deux.
Et, plus souvent vous le monterez, mieux ça se passera, dans des limites raisonnables, bien sûr, qui dépendent de vos envies, de vos capacités, à tous deux »

Mesdames, ce pur sang, vous le possédez toutes, ce sont vos organes sexuels.
Soit, vient un temps où ils ne sont plus capables des prouesses d’avant, mais vous ne pouvez pas, dès lors, les abandonner.
Ils nécessitent toujours des soins, différents des précédents, mais tout aussi essentiels.
Ils les nécessitent d’autant plus que le temps les a fragilisés.
Par contre, point trop d’inquiétude, ils ne sont pas si fragiles qu’ils ne puissent encore vous autoriser à en tirer du plaisir.
Il sera différent mais c’est si bon de le partager avec celui qu’on aime.
De lui faire plaisir aussi, vu que son organe à lui est moins sophistiqué, plus rustique, plutôt un cheval de trait que pur sang.